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J'ai considéré ensuite toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil; et voici, les opprimés sont dans les larmes, et personne qui les console! ils sont en butte à la violence de leurs oppresseurs, et personne qui les console!

Et j'ai trouvé les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui sont encore vivants,

et plus heureux que les uns et les autres celui qui n'a point encore existé et qui n'a pas vu les mauvaises actions qui se commettent sous le soleil.

J'ai vu que tout travail et toute habileté dans le travail n'est que jalousie de l'homme à l'égard de son prochain. C'est encore là une vanité et la poursuite du vent.

L'insensé se croise les mains, et mange sa propre chair.

Mieux vaut une main pleine avec repos, que les deux mains pleines avec travail et poursuite du vent.

J'ai considéré une autre vanité sous le soleil.

Tel homme est seul et sans personne qui lui tienne de près, il n'a ni fils ni frère, et pourtant son travail n'a point de fin et ses yeux ne sont jamais rassasiés de richesses. Pour qui donc est-ce que je travaille, et que je prive mon âme de jouissances? C'est encore là une vanité et une chose mauvaise.

Deux valent mieux qu'un, parce qu'ils retirent un bon salaire de leur travail.

10 Car, s'ils tombent, l'un relève son compagnon; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever!

11 De même, si deux couchent ensemble, ils auront chaud; mais celui qui est seul, comment aura-t-il chaud?

12 Et si quelqu'un est plus fort qu'un seul, les deux peuvent lui résister; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement.

13 Mieux vaut un enfant pauvre et sage qu'un roi vieux et insensé qui ne sait plus écouter les avis;

14 car il peut sortir de prison pour régner, et même être né pauvre dans son royaume.

15 J'ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil entourer l'enfant qui devait succéder au roi et régner à sa place.

16 Il n'y avait point de fin à tout ce peuple, à tous ceux à la tête desquels il était. Et toutefois, ceux qui viendront après ne se réjouiront pas à son sujet. Car c'est encore là une vanité et la poursuite du vent.

(4:17) Prends garde à ton pied, lorsque tu entres dans la maison de Dieu; approche-toi pour écouter, plutôt que pour offrir le sacrifice des insensés, car ils ne savent pas qu'ils font mal.

(5:1) Ne te presse pas d'ouvrir la bouche, et que ton coeur ne se hâte pas d'exprimer une parole devant Dieu; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre: que tes paroles soient donc peu nombreuses.

(5:2) Car, si les songes naissent de la multitude des occupations, la voix de l'insensé se fait entendre dans la multitude des paroles.

(5:3) Lorsque tu as fait un voeu à Dieu, ne tarde pas à l'accomplir, car il n'aime pas les insensés: accomplis le voeu que tu as fait.

(5:4) Mieux vaut pour toi ne point faire de voeu, que d'en faire un et de ne pas l'accomplir.

(5:5) Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair, et ne dis pas en présence de l'envoyé que c'est une inadvertance. Pourquoi Dieu s'irriterait-il de tes paroles, et détruirait-il l'ouvrage de tes mains?

(5:6) Car, s'il y a des vanités dans la multitude des songes, il y en a aussi dans beaucoup de paroles; c'est pourquoi, crains Dieu.

(5:7) Si tu vois dans une province le pauvre opprimé et la violation du droit et de la justice, ne t'en étonne point; car un homme élevé est placé sous la surveillance d'un autre plus élevé, et au-dessus d'eux il en est de plus élevés encore.

(5:8) Un avantage pour le pays à tous égards, c'est un roi honoré du pays.

10 (5:9) Celui qui aime l'argent n'est pas rassasié par l'argent, et celui qui aime les richesses n'en profite pas. C'est encore là une vanité.

11 (5:10) Quand le bien abonde, ceux qui le mangent abondent; et quel avantage en revient-il à son possesseur, sinon qu'il le voit de ses yeux?

12 (5:11) Le sommeil du travailleur est doux, qu'il ait peu ou beaucoup à manger; mais le rassasiement du riche ne le laisse pas dormir.

13 (5:12) Il est un mal grave que j'ai vu sous le soleil: des richesses conservées, pour son malheur, par celui qui les possède.

14 (5:13) Ces richesses se perdent par quelque événement fâcheux; il a engendré un fils, et il ne reste rien entre ses mains.

15 (5:14) Comme il est sorti du ventre de sa mère, il s'en retourne nu ainsi qu'il était venu, et pour son travail n'emporte rien qu'il puisse prendre dans sa main.

16 (5:15) C'est encore là un mal grave. Il s'en va comme il était venu; et quel avantage lui revient-il d'avoir travaillé pour du vent?

17 (5:16) De plus, toute sa vie il mange dans les ténèbres, et il a beaucoup de chagrin, de maux et d'irritation.

18 (5:17) Voici ce que j'ai vu: c'est pour l'homme une chose bonne et belle de manger et de boire, et de jouir du bien-être au milieu de tout le travail qu'il fait sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés; car c'est là sa part.

19 (5:18) Mais, si Dieu a donné à un homme des richesses et des biens, s'il l'a rendu maître d'en manger, d'en prendre sa part, et de se réjouir au milieu de son travail, c'est là un don de Dieu.

20 (5:19) Car il ne se souviendra pas beaucoup des jours de sa vie, parce que Dieu répand la joie dans son coeur.

Il est un mal que j'ai vu sous le soleil, et qui est fréquent parmi les hommes.

Il y a tel homme à qui Dieu a donné des richesses, des biens, et de la gloire, et qui ne manque pour son âme de rien de ce qu'il désire, mais que Dieu ne laisse pas maître d'en jouir, car c'est un étranger qui en jouira. C'est là une vanité et un mal grave.

Quand un homme aurait cent fils, vivrait un grand nombre d'années, et que les jours de ses années se multiplieraient, si son âme ne s'est point rassasiée de bonheur, et si de plus il n'a point de sépulture, je dis qu'un avorton est plus heureux que lui.

Car il est venu en vain, il s'en va dans les ténèbres, et son nom reste couvert de ténèbres;

il n'a point vu, il n'a point connu le soleil; il a plus de repos que cet homme.

Et quand celui-ci vivrait deux fois mille ans, sans jouir du bonheur, tout ne va-t-il pas dans un même lieu?

Tout le travail de l'homme est pour sa bouche, et cependant ses désirs ne sont jamais satisfaits.

Car quel avantage le sage a-t-il sur l'insensé? quel avantage a le malheureux qui sait se conduire en présence des vivants?

Ce que les yeux voient est préférable à l'agitation des désirs: c'est encore là une vanité et la poursuite du vent.

10 Ce qui existe a déjà été appelé par son nom; et l'on sait que celui qui est homme ne peut contester avec un plus fort que lui.

11 S'il y a beaucoup de choses, il y a beaucoup de vanités: quel avantage en revient-il à l'homme?

12 Car qui sait ce qui est bon pour l'homme dans la vie, pendant le nombre des jours de sa vie de vanité, qu'il passe comme une ombre? Et qui peut dire à l'homme ce qui sera après lui sous le soleil?

Une bonne réputation vaut mieux que le bon parfum, et le jour de la mort que le jour de la naissance.

Mieux vaut aller dans une maison de deuil que d'aller dans une maison de festin; car c'est là la fin de tout homme, et celui qui vit prend la chose à coeur.

Mieux vaut le chagrin que le rire; car avec un visage triste le coeur peut être content.

Le coeur des sages est dans la maison de deuil, et le coeur des insensés dans la maison de joie.

Mieux vaut entendre la réprimande du sage que d'entendre le chant des insensés.

Car comme le bruit des épines sous la chaudière, ainsi est le rire des insensés. C'est encore là une vanité.

L'oppression rend insensé le sage, et les présents corrompent le coeur.

Mieux vaut la fin d'une chose que son commencement; mieux vaut un esprit patient qu'un esprit hautain.

Ne te hâte pas en ton esprit de t'irriter, car l'irritation repose dans le sein des insensés.

10 Ne dis pas: D'où vient que les jours passés étaient meilleurs que ceux ci? Car ce n'est point par sagesse que tu demandes cela.

11 La sagesse vaut autant qu'un héritage, et même plus pour ceux qui voient le soleil.

12 Car à l'ombre de la sagesse on est abrité comme à l'ombre de l'argent; mais un avantage de la science, c'est que la sagesse fait vivre ceux qui la possèdent.

13 Regarde l'oeuvre de Dieu: qui pourra redresser ce qu'il a courbé?

14 Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour du malheur, réfléchis: Dieu a fait l'un comme l'autre, afin que l'homme ne découvre en rien ce qui sera après lui.

15 J'ai vu tout cela pendant les jours de ma vanité. Il y a tel juste qui périt dans sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge son existence dans sa méchanceté.

16 Ne sois pas juste à l'excès, et ne te montre pas trop sage: pourquoi te détruirais-tu?

17 Ne sois pas méchant à l'excès, et ne sois pas insensé: pourquoi mourrais-tu avant ton temps?

18 Il est bon que tu retiennes ceci, et que tu ne négliges point cela; car celui qui craint Dieu échappe à toutes ces choses.

19 La sagesse rend le sage plus fort que dix chefs qui sont dans une ville.

20 Non, il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais.

21 Ne fais donc pas attention à toutes les paroles qu'on dit, de peur que tu n'entendes ton serviteur te maudire;

22 car ton coeur a senti bien des fois que tu as toi-même maudit les autres.

23 J'ai éprouvé tout cela par la sagesse. J'ai dit: Je serai sage. Et la sagesse est restée loin de moi.

24 Ce qui est loin, ce qui est profond, profond, qui peut l'atteindre?

25 Je me suis appliqué dans mon coeur à connaître, à sonder, et à chercher la sagesse et la raison des choses, et à connaître la folie de la méchanceté et la stupidité de la sottise.

26 Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le coeur est un piège et un filet, et dont les mains sont des liens; celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est pris par elle.

27 Voici ce que j'ai trouvé, dit l'Ecclésiaste, en examinant les choses une à une pour en saisir la raison;

28 voici ce que mon âme cherche encore, et que je n'ai point trouvé. J'ai trouvé un homme entre mille; mais je n'ai pas trouvé une femme entre elles toutes.

29 Seulement, voici ce que j'ai trouvé, c'est que Dieu a fait les hommes droits; mais ils ont cherché beaucoup de détours.

La vie sociale

Les oppressions

J’ai encore considéré toutes les oppressions qui se pratiquent sous le soleil. Les opprimés versent des larmes et il n’y a personne pour les consoler ; la force est du côté de leurs oppresseurs, sans qu’il y ait quelqu’un pour les consoler. Alors j’ai trouvé que les défunts, eux qui sont morts, ont un avantage sur les vivants, sur ceux qui sont encore en vie[a]. Et s’en trouve mieux que les uns et les autres celui qui n’est pas encore venu à l’existence, parce qu’il n’a pas vu tout le mal qui se commet sous le soleil.

Sur le travail

J’ai aussi constaté que tout labeur et que toute habileté que les hommes mettent à leurs œuvres sont motivés par la rivalité des uns envers les autres. Cela aussi est dérisoire : autant courir après le vent.

Celui qui se croise les bras est un insensé et il se détruit lui-même. Il vaut mieux une main pleine de repos que deux mains pleines de labeur, que de courir ainsi après le vent.

J’ai encore constaté une autre chose dérisoire sous le soleil. Voilà un homme seul qui n’a personne avec lui : ni fils, ni frère, et pourtant, il travaille dur sans jamais s’arrêter. Jamais ses yeux ne se rassasient de richesses. « Pour qui donc est-ce que je travaille si dur ? Pour qui est-ce que je me prive de bonnes choses ? » se dit-il. Cela aussi est dérisoire ; c’est une bien mauvaise affaire.

Mieux vaut être à deux que tout seul. On tire alors un bon profit de son labeur. 10 Et si l’un tombe, l’autre le relève, mais malheur à celui qui est seul et qui vient à tomber sans avoir personne pour l’aider à se relever.

11 De même, si deux personnes dorment ensemble, elles se tiennent chaud, mais comment celui qui est seul se réchauffera-t-il ?

12 Un homme seul est facilement maîtrisé par un adversaire, mais à deux ils pourront tenir tête à celui-ci. Et une corde faite de trois cordelettes tressées n’est pas vite rompue.

La vie politique

13 Mieux vaut un jeune homme pauvre mais sage qu’un roi âgé et insensé qui ne sait plus écouter les conseils. 14 Mais que le jeune successeur soit sorti de prison pour accéder au trône, ou encore qu’il soit né pauvre dans le royaume, 15 j’ai constaté que tous les humains qui vivent sous le soleil se rallient à lui lorsqu’il prend la place du roi. 16 Il n’y a pas de fin au cortège de tout ce peuple, de tous ces gens dont il a pris la tête. Et pourtant, la génération suivante ne se félicitera pas davantage d’avoir un tel roi ! Cela encore est dérisoire : autant courir après le vent.

Sur la piété

17 Veille bien sur tes pas lorsque tu te rends au sanctuaire de Dieu. Il est préférable de s’y rendre pour écouter, plutôt que pour offrir un sacrifice à la manière des insensés qui n’ont même pas conscience de faire le mal.

Ne te presse pas d’ouvrir la bouche et ne te laisse pas entraîner par ton cœur à formuler hâtivement une parole en présence de Dieu, car Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. Que tes propos soient donc peu nombreux. En effet, de même que les rêves naissent de la multitude des occupations, de même un flot abondant de paroles engendre des propos inconsidérés.

Si tu as fait un vœu à Dieu, accomplis-le sans tarder[b], car les insensés déplaisent à Dieu. Ce que tu as promis, tiens-le. Il vaut mieux ne pas faire de vœu qu’en faire et ne pas s’en acquitter.

Ne laisse pas tes paroles te charger d’une faute et ne va pas dire au représentant de Dieu[c] : « Mon vœu était une erreur. » Pourquoi irriter Dieu par tes paroles et faire échouer tes entreprises ? C’est pourquoi, là où il y a abondance de rêves et multiplication de paroles légères[d], crains plutôt Dieu.

La hiérarchie oppressive

Si tu vois dans une région que les pauvres sont opprimés, que la justice et le droit sont bafoués, ne t’étonne pas trop de la chose, car chaque dirigeant dépend du pouvoir[e] d’un supérieur, et au-dessus d’eux, il y a encore des supérieurs hiérarchiques. Mais malgré tout, ceci demeure dans l’intérêt du pays : qu’au profit de l’agriculture, on se soumette au roi[f].

Sur la richesse

Qui aime l’argent n’en aura jamais assez, et qui se complaît dans l’abondance ne sera jamais satisfait de ses revenus. Cela encore est dérisoire.

10 Plus on possède de biens, plus se multiplient les profiteurs. Et quel avantage en tire leur possesseur si ce n’est le spectacle que lui offrent ces gens ?

11 Doux est le sommeil du travailleur, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, mais l’abondance du riche l’empêche de dormir.

12 J’ai vu sous le soleil une terrible calamité : il arrive que les richesses conservées par un homme fassent son malheur. 13 Qu’elles viennent à se perdre à cause de quelque mauvaise affaire, et il ne lui en reste rien lorsqu’il met un fils au monde. 14 Il est sorti nu du sein de sa mère, et il partira comme il est venu, sans emporter dans ses mains une miette du fruit de son labeur. 15 Qu’il reparte comme il était venu est aussi une terrible calamité. Quel avantage a-t-il donc à trimer ainsi pour du vent ? 16 Sa vie durant, ses jours s’écoulent bien sombres, pleins de chagrins, de souffrances et d’amertume.

Conclusion : Jouis de la vie que Dieu te donne

17 Voici ce que j’ai considéré comme bon pour ma part : il est approprié pour l’homme de manger, de boire et de goûter au bonheur au milieu de tout le labeur qui lui donne tant de peine sous le soleil, pendant les jours que Dieu lui donne à vivre ; c’est là sa part. 18 En effet, si Dieu donne à un homme des richesses et des biens, et s’il lui accorde la possibilité d’en profiter, d’en retirer sa part et de trouver de la joie au milieu de son labeur, c’est un don de Dieu. 19 Ainsi cet homme ne s’appesantit pas sur sa vie[g] puisque Dieu le tient occupé à la joie[h] qui remplit son cœur.

La privation du bonheur

Ne pas pouvoir jouir de ses biens

J’ai constaté qu’il y a un mal sous le soleil, et ce mal est grand pour les hommes. Voilà quelqu’un à qui Dieu a donné richesses, biens et honneurs, si bien qu’il ne lui manque rien de ce qu’il désire. Mais Dieu ne lui donne pas la possibilité d’en profiter, et c’est un autre qui en profitera. Cela aussi est dérisoire ; c’est un mal affligeant.

Vivre longtemps, mais dans le malheur

Un homme peut avoir cent enfants et vivre de nombreuses années, mais quelque nombreux que soient les jours de son existence, s’il n’a pas joui du bonheur, et s’il n’a même pas de sépulture, je dis qu’un enfant mort-né a un sort meilleur que le sien. Car l’avorton est né en vain, il s’en va dans les ténèbres et son souvenir sombre dans la nuit de l’oubli. Il n’a pas vu le soleil, il n’a rien connu du monde. Il est donc plus tranquille que cet homme. A quoi bon vivre deux fois mille ans si on ne goûte pas au bonheur ? Finalement, tous ne s’acheminent-ils pas vers le même lieu ?

Rester insatisfait

L’homme ne trime que pour répondre à ses besoins, et pourtant son appétit n’est jamais satisfait. Qu’a le sage de plus que l’insensé ? Quel avantage le pauvre a-t-il de savoir se conduire sur le chemin de la vie ? Mieux vaut ce qu’on a dans la main que ce vers quoi se porte le désir. Cela aussi est dérisoire : autant courir après le vent.

Quand le silence vaut mieux que la parole

10 Ce qui est a déjà été nommé, et l’on sait ce qu’est l’homme : il ne peut pas contester avec celui qui est plus puissant que lui. 11 Plus on multiplie les paroles, plus on accroît la frustration. Et à quoi cela avance-t-il l’homme ?

12 Finalement, qui peut savoir ce qui est bon pour l’homme pendant sa vie, pendant chaque jour de son existence dérisoire qui fuit comme une ombre ? Et qui pourra lui révéler quel sera son avenir[i] sous le soleil ?

Conseils d’un sage

Avantages de la sagesse

Mieux vaut …

Mieux vaut un bon renom qu’un parfum raffiné, et mieux vaut le jour de sa mort que celui de sa naissance[j].

Mieux vaut se rendre dans une maison endeuillée que dans celle où l’on festoie, car celle-là nous rappelle quelle est la fin de tout homme et il est bon d’y réfléchir pendant qu’on est en vie.

Mieux vaut la tristesse que le rire, car avec un visage triste, on peut avoir le cœur content[k].

L’attention du sage se porte vers la maison endeuillée, celle de l’insensé vers la maison où l’on se livre à la joie.

Mieux vaut écouter les reproches d’un homme sage que la chanson des insensés. Car les rires de l’insensé sont comme le crépitement des épines sous une marmite[l]. Cela aussi est vain.

L’oppression peut rendre le sage insensé, et les cadeaux lui corrompre le cœur.

Mieux vaut l’aboutissement d’une affaire que son début. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit orgueilleux.

Ne t’irrite pas trop vite, car c’est dans le cœur des insensés que la colère élit domicile.

10 Garde-toi de dire : « Comment se fait-il qu’autrefois, les choses allaient mieux qu’aujourd’hui ? » Car ce n’est pas la sagesse qui te dicte une telle question.

11 La sagesse est bonne avec un héritage : elle est avantageuse pour ceux qui voient le soleil[m]. 12 Car la protection qu’offre la sagesse est comme celle que procure l’argent, et la sagesse présente un avantage : elle préserve la vie de ceux qui la possèdent[n].

13 Considère l’œuvre de Dieu : qui donc pourra redresser ce qu’il a tordu ?

14 Au jour du bonheur, jouis du bonheur, et au jour du malheur, réfléchis, car Dieu a fait l’un et l’autre, de sorte que l’homme ne puisse rien deviner de son avenir[o].

Abandonner ses rêves d’idéal et de perfection

15 J’ai vu tout cela au cours de mon existence dérisoire : ici un juste se perd à cause de sa droiture, là, un méchant prolonge ses jours par sa perversité.

16 Ne sois pas juste à l’excès et ne sois pas sage outre mesure, pourquoi te détruirais-tu ? 17 Ne sois pas non plus méchant outre mesure et ne sois pas insensé, pourquoi voudrais-tu mourir avant ton heure ? 18 Tu feras bien de prendre garde à ces deux principes sans négliger l’un ou l’autre ; oui, celui qui craint Dieu s’en sortira pour les mettre en œuvre tous deux.

19 La sagesse rend un homme plus fort qu’une ville défendue par dix capitaines.

20 Il n’y a cependant sur terre aucun homme juste qui fasse toujours le bien sans jamais pécher[p].

21 Ne prête pas attention à tout ce qu’on dit, et si ton serviteur te dénigre[q], n’écoute pas, 22 car tu sais bien qu’à plusieurs reprises, il t’est arrivé, à toi aussi, de dénigrer autrui.

23 Tout cela, j’ai essayé de le comprendre par la sagesse, en me disant : « Je veux acquérir la sagesse. » Mais elle est restée loin de moi. 24 La compréhension des choses est hors de ma portée. Elle est beaucoup trop profonde pour qu’on puisse l’atteindre. 25 Mais je me suis appliqué avec toutes mes facultés à apprendre, à explorer et à rechercher la sagesse et la raison, et à discerner que la méchanceté est insensée, et que la folie est déraisonnable.

26 Je trouve qu’une femme est plus amère que la mort lorsqu’elle est un piège, son cœur un filet et ses bras des chaînes. Celui qui se comporte bien aux yeux de Dieu lui échappera, mais le pécheur s’y fera prendre[r].

27 Considère, dit le Maître, à quelle conclusion je suis parvenu en examinant les choses une à une[s], pour en faire l’analyse[t]. 28 D’ailleurs, je cherche encore et je n’ai pas trouvé : sur mille hommes, j’en ai trouvé un, mais parmi toutes les femmes, je n’en ai pas trouvé une seule.

29 Voilà la seule chose que j’ai trouvée : Dieu a fait l’homme droit, mais les humains sont allés chercher beaucoup de combines.

Footnotes

  1. 4.2 Pour les v. 2-3, voir 6.3-5 ; Jb 3.11-16 ; 10.18-19.
  2. 5.3 Pour les règles régissant les vœux, voir Dt 23.22-24 ; 1 S 1.11, 24-28.
  3. 5.5 C’est-à-dire le prêtre chargé de présenter à Dieu les vœux des fidèles (Ml 2.7).
  4. 5.6 Autre traduction : Car beaucoup de vaines rêveries aboutissent à beaucoup de paroles en l’air.
  5. 5.7 L’hébreu peut signifier deux choses : soit que le dirigeant subordonné est couvert par son supérieur, soit qu’il est soumis aux pressions exercées par son supérieur.
  6. 5.8 Autres traductions : qu’il y ait un roi au service de l’agriculture ; ou bien : le roi est lui aussi dépendant de l’agriculture.
  7. 5.19 Autre traduction : ne réfléchit pas à la brièveté de sa vie.
  8. 5.19 D’après les versions anciennes. D’autres comprennent : Dieu lui répond par la joie.
  9. 6.12 Autre traduction : révéler ce qui arrivera après lui.
  10. 7.1 Voir Pr 22.1.
  11. 7.3 Autre traduction : le cœur est rendu meilleur.
  12. 7.6 Faisant du bruit, produisant de la fumée, mais donnant peu de chaleur et durant peu.
  13. 7.11 Voir Pr 3.13-16 ; 8.11 ; Jb 28.12-19.
  14. 7.12 Voir Pr 3.18.
  15. 7.14 Autre traduction : ce qui doit arriver après lui.
  16. 7.20 Voir Ps 143.2 ; Pr 20.9 ; Rm 3.10.
  17. 7.21 Autre traduction : maudit. De même au verset suivant.
  18. 7.26 Voir Pr 2.16-19 ; 6.24 à 7.27 ; 22.14.
  19. 7.27 Autre traduction : en considérant ce que sont les femmes, l’une après l’autre.
  20. 7.27 Autre traduction : pour me faire une opinion.