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En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très Haut, -qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,

et à qui Abraham donna la dîme de tout, -qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix, -

qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, -ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité.

Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin.

Ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d'après la loi, l'ordre de lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire, sur leurs frères, qui cependant sont issus des reins d'Abraham;

et lui, qui ne tirait pas d'eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses.

Or c'est sans contredit l'inférieur qui est béni par le supérieur.

Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels; mais là, c'est celui dont il est attesté qu'il est vivant.

De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, par Abraham;

10 car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d'Abraham.

11 Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, -car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, -qu'était-il encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron?

12 Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi.

13 En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n'a fait le service de l'autel;

14 car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce.

15 Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek,

16 institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable;

17 car ce témoignage lui est rendu: Tu es sacrificateur pour toujours Selon l'ordre de Melchisédek.

18 Il y a ainsi abolition d'une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité,

19 -car la loi n'a rien amené à la perfection, -et introduction d'une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

20 Et, comme cela n'a pas eu lieu sans serment,

21 -car, tandis que les Lévites sont devenus sacrificateurs sans serment, Jésus l'est devenu avec serment par celui qui lui a dit: Le Seigneur a juré, et il ne se repentira pas: Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek. -

22 Jésus est par cela même le garant d'une alliance plus excellente.

23 De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d'être permanents.

24 Mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible.

25 C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux,

27 qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même.

28 En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.

Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux,

comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.

Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices; d'où il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose a présenter.

S'il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisque là sont ceux qui présentent des offrandes selon la loi

(lesquels célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, selon que Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait construire le tabernacle: Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne).

Mais maintenant il a obtenu un ministère d'autant supérieur qu'il est le médiateur d'une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses.

En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde.

Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël: Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle,

Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte; Car ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, Et moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur.

10 Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leur esprit, Je les écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.

11 Aucun n'enseignera plus son concitoyen, Ni aucun son frère, en disant: Connais le Seigneur! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux;

12 Parce que je pardonnerai leurs iniquités, Et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés.

13 En disant: une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître.

La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre.

Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition.

Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints,

renfermant l'autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance.

Au-dessus de l'arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n'est pas le moment de parler en détail là-dessus.

Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle;

et dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.

Le Saint Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n'était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait.

C'est une figure pour le temps actuel, où l'on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte,

10 et qui, avec les aliments, les boissons et les divers ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu'à une époque de réformation.

11 Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création;

12 et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.

13 Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair,

14 combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!

15 Et c'est pour cela qu'il est le médiateur d'une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel qui leur a été promis.

16 Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée.

17 Un testament, en effet, n'est valable qu'en cas de mort, puisqu'il n'a aucune force tant que le testateur vit.

18 Voilà pourquoi c'est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée.

19 Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, de la laine écarlate, et de l'hysope; et il fit l'aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant:

20 Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous.

21 Il fit pareillement l'aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte.

22 Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon.

23 Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là.

24 Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.

25 Et ce n'est pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois qu'il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger;

26 autrement, il aurait fallu qu'il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seul fois pour abolir le péché par son sacrifice.

27 Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seul fois, après quoi vient le jugement,

28 de même Christ, qui s'est offert une seul fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l'attendent pour leur salut.

10 En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l'exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection.

Autrement, n'aurait-on pas cessé de les offrir, parce que ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n'auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés?

Mais le souvenir des péchés est renouvelé chaque année par ces sacrifices;

car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.

C'est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit: Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps;

Tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.

Alors j'ai dit: Voici, je viens (Dans le rouleau du livre il est question de moi) Pour faire, ô Dieu, ta volonté.

Après avoir dit d'abord: Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché (ce qu'on offre selon la loi),

il dit ensuite: Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde.

10 C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ, une fois pour toutes.

11 Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés,

12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu,

13 attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied.

14 Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés.

15 C'est ce que le Saint Esprit nous atteste aussi; car, après avoir dit:

16 Voici l'alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leurs coeurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute:

17 Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.

18 Or, là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché.

19 Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire

20 par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair,

21 et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu,

22 approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure.

23 Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle.

24 Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres.

25 N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.

26 Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés,

27 mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui dévorera les rebelles.

28 Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins;

29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce?

30 Car nous connaissons celui qui a dit: A moi la vengeance, à moi la rétribution! et encore: Le Seigneur jugera son peuple.

31 C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.

32 Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances,

33 d'une part, exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l'autre, vous associant à ceux dont la position était la même.

34 En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours.

35 N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération.

36 Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.

37 Encore un peu, un peu de temps: celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.

38 Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.

39 Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme.

La ligne de Melchisédek supérieure à celle d’Aaron

Ce Melchisédek était, selon l’Ecriture, roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut. C’est lui qui a rencontré Abraham quand celui-ci revenait de sa victoire sur les rois et qui l’a béni. Et c’est à lui qu’Abraham a donné le dixième de tout son butin[a].

Tout d’abord, le nom de Melchisédek signifie roi de justice. Ensuite, il est roi de Salem, ce qui veut dire : roi de paix. En outre, l’Ecriture ne lui attribue ni père, ni mère, ni généalogie. Elle ne mentionne ni sa naissance, ni sa mort. Elle le rend ainsi semblable au Fils de Dieu, et il demeure prêtre pour toujours.

Remarquez quel rang éminent occupait cet homme pour qu’Abraham, le patriarche, lui donne la dîme de son butin. Certes, la Loi ordonne à ceux des lévites qui sont prêtres de prélever la dîme sur le peuple d’Israël[b], c’est-à-dire sur leurs frères, bien que ceux-ci soient, comme eux, des descendants d’Abraham. Mais Melchisédek, qui ne figure pas parmi les descendants de Lévi, a reçu la dîme d’Abraham. En outre, il a invoqué la bénédiction de Dieu sur celui qui avait reçu les promesses divines. Or, incontestablement, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur.

De plus, dans le premier cas, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; dans le second, selon le témoignage de l’Ecriture, il s’agit de quelqu’un qui vit.

Enfin, concernant Lévi, qui perçoit la dîme, on peut même dire qu’il l’a versée à Melchisédek en la personne d’Abraham. 10 En effet, puisqu’il n’était pas encore né, il était encore en puissance dans la personne de son ancêtre Abraham lorsque Melchisédek a rencontré celui-ci.

Christ est prêtre selon la ligne de Melchisédek

11 La Loi donnée au peuple d’Israël repose sur le sacerdoce lévitique. Or, s’il avait été possible d’atteindre la perfection par ce sacerdoce, pourquoi était-il nécessaire d’établir un autre prêtre, selon la ligne de Melchisédek, et non pas selon la ligne d’Aaron ?

12 Or, ce changement de sacerdoce entraîne forcément un changement de loi. 13 Car les affirmations du texte que nous venons de citer concernent un prêtre qui est d’une autre tribu que celle de Lévi, une tribu dont aucun membre n’a jamais été affecté au service de l’autel. 14 Comme on le sait bien, en effet, notre Seigneur est issu de la tribu de Juda, et Moïse n’a jamais parlé de sacerdoce pour cette tribu.

15 Cela devient plus évident encore quand on considère ce fait : c’est sur le modèle de Melchisédek qu’un autre prêtre s’est levé ; 16 et il n’est pas devenu prêtre en vertu d’une règle liée à la filiation naturelle, mais par la puissance d’une vie indestructible. 17 Car il est déclaré à son sujet :

Tu es prêtre pour toujours
selon la ligne de Melchisédek[c] .

18 D’une part donc, la règle antérieure se trouve abrogée parce qu’elle était impuissante et inutile. 19 La Loi, en effet, n’a rien amené à la perfection. D’autre part, une meilleure espérance a été introduite, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

Christ, grand-prêtre pour l’éternité

20 En outre, tout cela ne s’est pas fait sans serment de Dieu. Les autres prêtres ont reçu la prêtrise sans un tel serment, 21 mais Jésus est devenu prêtre en vertu d’un serment que Dieu a prononcé quand il lui a dit :

Le Seigneur l’a juré, |il ne reviendra pas |sur son engagement :
tu seras prêtre pour toujours[d] .

22 Ainsi, Jésus est devenu le garant d’une alliance meilleure.

23 De plus, de nombreux prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait d’exercer leurs fonctions à perpétuité. 24 Mais Jésus, lui, parce qu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce perpétuel. 25 Voilà pourquoi il est en mesure de sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur auprès de Dieu.

26 Jésus est donc bien le grand-prêtre qu’il nous fallait : il est saint, pleinement innocent, indemne de tout péché, séparé des pécheurs et il a été élevé plus haut que les cieux. 27 Les autres grands-prêtres sont obligés d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour leurs propres péchés, ensuite pour ceux du peuple. Lui n’en a pas besoin, car il a tout accompli une fois pour toutes, en s’offrant lui-même.

28 Les grands-prêtres institués par la Loi sont des hommes marqués par leur faiblesse. Mais celui que Dieu a établi grand-prêtre par un serment solennel, prononcé après la promulgation de la Loi, est son propre Fils, et il a été rendu parfait pour toujours.

Christ, grand-prêtre d’une alliance bien meilleure

Or, voici le point capital de ce que nous sommes en train de dire : nous avons bien un grand-prêtre comme celui-ci, qui s’est assis dans le ciel à la droite du trône du Dieu majestueux. Il y accomplit le service du grand-prêtre dans le sanctuaire, c’est-à-dire dans le véritable tabernacle, dressé non par des hommes, mais par le Seigneur.

Tout grand-prêtre, en effet, est établi pour présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices. Il faut donc que notre grand-prêtre aussi ait quelque chose à présenter. S’il était sur terre, il ne serait même pas prêtre. En effet, ceux qui présentent les offrandes conformément à la Loi sont déjà là. Ils sont au service d’un sanctuaire qui n’est qu’une image, que l’ombre du sanctuaire céleste. Moïse en a été averti au moment où il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui dit le Seigneur, de faire tout selon le modèle qui t’est montré sur la montagne[e].

Mais maintenant, c’est un service bien supérieur qui a été confié à notre grand-prêtre car il est le médiateur d’une alliance bien meilleure fondée sur de meilleures promesses.

L’ancienne et la nouvelle alliance

En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été nécessaire de la remplacer par une seconde.

Or, c’est bien un reproche que Dieu adresse à son peuple lorsqu’il déclare :

Mais des jours vont venir, |dit le Seigneur,
où je conclurai |avec le peuple d’Israël |et celui de Juda |une alliance nouvelle.
Elle ne sera pas |comme celle que j’ai conclue |avec leurs pères
quand je les ai pris par la main |pour les faire sortir d’Egypte.
Puisqu’ils n’ont pas été fidèles |à mon alliance,
moi alors, je me suis détourné d’eux, |dit le Seigneur.
10 Mais voici quelle alliance je vais conclure |avec le peuple d’Israël
après ces jours, |dit le Seigneur :
je placerai mes lois dans leur pensée,
je les graverai sur leur cœur ;
je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
11 Ils n’auront plus besoin |de s’enseigner l’un l’autre
en répétant chacun |à son concitoyen |ou à son frère :
« Il faut que tu connaisses le Seigneur ! »
Car tous me connaîtront,
du plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux.
12 Car je pardonnerai leurs fautes,
je ne tiendrai plus compte |de leurs péchés[f].

13 Par le simple fait d’appeler cette alliance-là nouvelle, le Seigneur a rendu la première ancienne ; or, ce qui devient ancien et ce qui vieillit est près de disparaître.

L’imperfection du rituel de l’ancienne alliance

Certes, la première alliance avait un rituel pour le culte, ainsi qu’un sanctuaire qui était terrestre. On avait, en effet, installé une tente – le tabernacle – partagée en deux : dans la première partie se trouvaient le chandelier et la table avec les pains offerts à Dieu. On l’appelait le « lieu saint ». Derrière le second rideau venait la partie de la tente qu’on appelait le « lieu très saint ». Là étaient placés un brûle-parfum en or et le coffre de l’alliance, entièrement plaqué d’or. Ce coffre contenait un vase d’or avec de la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et les tablettes de pierre sur lesquelles étaient gravées les paroles de l’alliance.

Au-dessus du coffre, les chérubins glorieux couvraient le propitiatoire de l’ombre de leurs ailes. Mais ce n’est pas le moment de parler de chacun de ces objets en détail. Cet ensemble étant ainsi installé, les prêtres entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle pour accomplir leur service. Dans la seconde, le grand-prêtre est le seul à pénétrer, et cela une seule fois par an. Or, il ne peut y entrer sans apporter le sang de sacrifices qu’il offre pour lui-même et pour les fautes que le peuple a commises par ignorance.

Le Saint-Esprit montre par là que l’accès au lieu très saint n’est pas ouvert tant que subsiste le premier tabernacle. Nous avons là une représentation symbolique en vue de l’époque actuelle. Elle signifie que les offrandes et les sacrifices qu’on présente ainsi à Dieu sont incapables de donner une conscience parfaitement nette à celui qui rend un tel culte.

10 En effet, il n’y a là que des prescriptions portant sur des rites d’ordre matériel, concernant des aliments, des boissons et des ablutions diverses. Elles ne devaient rester en vigueur que jusqu’au temps où Dieu instituerait un ordre nouveau.

Christ, grand-prêtre des biens qu’il nous a acquis

11 Or, Christ est venu en tant que grand-prêtre pour nous procurer les biens qu’il nous a désormais acquis[g]. Il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait que le sanctuaire terrestre, un tabernacle qui n’a pas été fabriqué par des mains humaines, c’est-à-dire qui n’appartient pas à ce monde créé. 12 Il a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. 13 En effet, le sang des boucs et des taureaux et les cendres d’une vache que l’on répand sur des personnes rituellement impures 14 leur rendent la pureté extérieure. Mais Christ s’est offert lui-même à Dieu, sous la conduite de l’Esprit éternel, comme une victime sans défaut. A combien plus forte raison, par conséquent, son sang purifiera-t-il notre conscience des œuvres qui mènent à la mort afin que nous servions le Dieu vivant.

La nouvelle alliance, conclue par le sacrifice de Christ

15 Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, afin que ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel que Dieu leur avait promis. Car une mort est intervenue pour libérer de leur culpabilité les hommes qui avaient péché sous la première alliance.

16 En effet, là où il y a alliance, il est nécessaire que la mort de celui qui conclut l’alliance soit produite, 17 car une alliance est établie par la mise à mort d’animaux[h]. Elle n’entre pas en vigueur tant que celui qui la conclut est encore en vie[i]. 18 C’est pourquoi la première alliance non plus n’est pas entrée en vigueur sans aspersion de sang. 19 En effet, Moïse a d’abord exposé au peuple entier tous les commandements tels qu’ils se trouvent consignés dans la Loi. Puis il a pris le sang des veaux et des boucs avec de l’eau, de la laine rouge et une branche d’hysope, et il en a aspergé le livre ainsi que tout le peuple, 20 en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a conclue avec vous[j].

21 Puis il a aspergé aussi, avec le sang, le tabernacle et tous les ustensiles du culte. 22 En fait, selon la Loi, presque tout est purifié avec du sang, et il n’y a pas de pardon des péchés sans que du sang soit versé. 23 Ces objets, qui représentaient des réalités célestes, devaient donc être purifiés de cette manière-là. Il fallait de même que les réalités célestes le soient, elles, par des sacrifices bien meilleurs.

Une fois pour toutes

24 Car ce n’est pas dans un sanctuaire construit par des hommes, simple image du véritable, que Christ est entré : c’est dans le ciel même, afin de se présenter maintenant devant Dieu pour nous.

25 De plus, c’est chaque année que le grand-prêtre de l’ancienne alliance pénètre dans le sanctuaire avec du sang qui n’est pas le sien ; mais Christ, lui, n’y est pas entré pour s’offrir plusieurs fois en sacrifice. 26 Autrement, il aurait dû souffrir la mort à plusieurs reprises depuis le commencement du monde. Non, il est apparu une seule fois, à la fin des temps, pour ôter les péchés par son sacrifice.

27 Et comme le sort de tout homme est de mourir une seule fois – après quoi vient son jugement par Dieu – 28 de même, Christ s’est offert une seule fois en sacrifice pour porter les péchés de beaucoup d’hommes. Et il viendra une seconde fois, non plus pour ôter les péchés, mais pour sauver ceux qui attendent de lui leur salut.

L’inefficacité de la Loi et l’efficacité du sacrifice de Christ

10 La Loi de Moïse ne possède qu’une ombre des biens à venir et non pas l’image même de ces réalités. Elle ne peut donc en aucun cas amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d’année en année. Si elle l’avait pu, ceux qui participent à ce culte auraient depuis longtemps cessé d’offrir ces sacrifices car, purifiés une fois pour toutes, ils n’auraient plus eu la conscience chargée d’aucun péché.

Mais, en fait, ces sacrifices rappellent chaque année le souvenir des péchés. En effet, il est impossible que du sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. Voilà pourquoi, en entrant dans le monde, Christ a dit :

Tu n’as voulu |ni sacrifice, ni offrande :
tu m’as formé un corps.
Tu n’as pris nul plaisir |aux holocaustes[k], |aux sacrifices |pour le péché.
Alors j’ai dit : Voici je viens
– dans le rouleau du livre, |il est question de moi –
pour faire, ô Dieu, ta volonté[l] .

Il commence ainsi par dire : « Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché ; tu n’y as pris nul plaisir. » Pourtant, ces sacrifices sont offerts conformément à la Loi. Ensuite il déclare : Voici, je viens pour faire ta volonté. Ainsi il abolit le premier état des choses pour établir le second.

10 Et c’est en raison de cette volonté de Dieu que nous sommes purifiés du péché, grâce au sacrifice de son propre corps que Jésus-Christ a offert une fois pour toutes. 11 Tout prêtre se présente chaque jour pour accomplir son service et offrir souvent les mêmes sacrifices qui, cependant, ne peuvent jamais ôter les péchés. 12 Christ, lui, a offert un sacrifice unique pour les péchés, valable pour toujours, et il s’est assis à la droite de Dieu 13 où il attend désormais que ses ennemis soient mis à terre sous ses pieds[m]. 14 Par une offrande unique, en effet, il a rendu parfaits pour toujours ceux qu’il purifie du péché. 15 C’est là ce que le Saint-Esprit nous confirme de son côté. Car il dit d’abord :

16 Mais voici quelle alliance |je vais conclure avec eux
après ces jours-là, dit le Seigneur :
je placerai mes lois sur leur cœur
et je les graverai dans leur pensée.

17 Puis il ajoute :

Je ne tiendrai plus compte |ni de leurs péchés, ni de leurs fautes[n].

18 Or, lorsque les péchés ont été pardonnés, il n’est plus nécessaire de présenter une offrande pour les ôter.

Ne pas abandonner son assurance

19 Ainsi donc, frères et sœurs, nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus. 20 Il nous en a ouvert le chemin, un chemin nouveau et vivant à travers le rideau du sanctuaire[o], c’est-à-dire à travers son propre corps. 21 Ainsi, nous avons un grand-prêtre éminent placé à la tête de la maison de Dieu. 22 Approchons-nous donc de Dieu avec un cœur sincère, avec la pleine assurance que donne la foi, le cœur purifié de toute mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure.

23 Restons fermement attachés à l’espérance que nous reconnaissons comme vraie, sans fléchir, car celui qui nous a fait les promesses est fidèle. 24 Et veillons les uns sur les autres pour nous encourager mutuellement à l’amour et à la pratique du bien.

25 Ne délaissons pas nos réunions, comme certains en ont pris l’habitude. Au contraire, encourageons-nous mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez se rapprocher le jour du Seigneur.

26 En effet, si, après avoir reçu la connaissance de la vérité, nous vivons délibérément dans le péché, il ne reste plus pour nous de sacrifice pour les péchés. 27 La seule perspective est alors l’attente terrifiante du jugement et du feu ardent qui embrasera ceux qui se révoltent contre Dieu.

28 Celui qui désobéit à la Loi de Moïse est mis à mort sans pitié, sur la déposition de deux ou trois témoins[p]. 29 A votre avis, si quelqu’un couvre de mépris le Fils de Dieu, s’il considère comme sans valeur le sang de l’alliance, par lequel il a été purifié[q], s’il outrage le Saint-Esprit, qui nous transmet la grâce divine, ne pensez-vous pas qu’il mérite un châtiment plus sévère encore ?

30 Nous connaissons bien celui qui a déclaré : C’est à moi qu’il appartient de faire justice ; c’est moi qui rendrai à chacun son dû, et encore : Le Seigneur jugera son peuple[r]. 31 Il est terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant !

32 Rappelez-vous au contraire les premiers temps où, après avoir été éclairés par Dieu, vous avez enduré les souffrances d’un rude combat. 33 Car tantôt vous avez été exposés publiquement aux injures et aux mauvais traitements, tantôt vous vous êtes rendus solidaires de ceux qui étaient traités de cette manière-là. 34 Oui, vous avez pris part à la souffrance des prisonniers et vous avez accepté avec joie d’être dépouillés de vos biens, car vous vous saviez en possession de richesses plus précieuses, et qui durent toujours.

35 N’abandonnez donc pas votre assurance : une grande récompense lui appartient. 36 Car il vous faut de la persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu vous obteniez ce qu’il a promis. 37 Encore un peu de temps, un tout petit peu de temps[s], et

celui qui doit venir viendra, |il ne tardera pas.
38 Celui qui est juste à mes yeux |vivra par la foi,
mais s’il retourne en arrière, |je ne prends pas plaisir en lui[t].

39 Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui retournent en arrière pour aller se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour être sauvés.

Footnotes

  1. 7.2 Gn 14.17-20.
  2. 7.5 Voir Nb 18.21.
  3. 7.17 Ps 110.4.
  4. 7.21 Ps 110.4.
  5. 8.5 Ex 25.40.
  6. 8.12 Jr 31.31-34.
  7. 9.11 Certains manuscrits ont : les biens à venir.
  8. 9.17 La mise à mort d’animaux représentait le sort auquel s’exposait celui qui, après avoir conclu l’alliance, la transgressait.
  9. 9.17 C’est-à-dire tant que la mort de celui qui conclut l’alliance n’a pas été symboliquement représentée par la mise à mort d’animaux au cours de la procédure de conclusion d’alliance. Autre traduction, v. 16-17 : 16 En effet, lorsqu’il est question de testament, il faut que la mort du testateur soit constatée, 17 car un testament n’entre en vigueur qu’après le décès de celui qui l’a établi : il est sans effet tant qu’il est en vie. Une telle compréhension s’appuie sur le fait qu’en grec, le même mot signifie testament et alliance.
  10. 9.20 Ex 24.8.
  11. 10.6 Voir Lv 1.
  12. 10.7 Ps 40.7-9.
  13. 10.13 Ps 110.1.
  14. 10.17 Jr 31.33-34.
  15. 10.20 C’est-à-dire dans le lieu très saint, dans la présence même de Dieu.
  16. 10.28 Dt 17.6.
  17. 10.29 Autre traduction : par lequel cette alliance a été consacrée.
  18. 10.30 Dt 32.35-36.
  19. 10.37 Es 26.20 cité selon l’ancienne version grecque.
  20. 10.38 Ha 2.3-4 cité selon l’ancienne version grecque.