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21 Le roi d'Arad, Cananéen, qui habitait le midi, apprit qu'Israël venait par le chemin d'Atharim. Il combattit Israël, et emmena des prisonniers.

Alors Israël fit un voeu à l'Éternel, et dit: Si tu livres ce peuple entre mes mains, je dévouerai ses villes par interdit.

L'Éternel entendit la voix d'Israël, et livra les Cananéens. On les dévoua par interdit, eux et leurs villes; et l'on nomma ce lieu Horma.

Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer Rouge, pour contourner le pays d'Édom. Le peuple s'impatienta en route,

et parla contre Dieu et contre Moïse: Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Égypte, pour que nous mourions dans le désert? car il n'y a point de pain, et il n'y a point d'eau, et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture.

Alors l'Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël.

Le peuple vint à Moïse, et dit: Nous avons péché, car nous avons parlé contre l'Éternel et contre toi. Prie l'Éternel, afin qu'il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple.

L'Éternel dit à Moïse: Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie.

Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, conservait la vie.

10 Les enfants d'Israël partirent, et ils campèrent à Oboth.

11 Ils partirent d'Oboth et ils campèrent à Ijjé Abarim, dans le désert qui est vis-à-vis de Moab, vers le soleil levant.

12 De là ils partirent, et ils campèrent dans la vallée de Zéred.

13 De là ils partirent, et ils campèrent de l'autre côté de l'Arnon, qui coule dans le désert en sortant du territoire des Amoréens; car l'Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et les Amoréens.

14 C'est pourquoi il est dit dans le livre des Guerres de l'Éternel: ...Vaheb en Supha, et les torrents de l'Arnon,

15 et le cours des torrents, qui s'étend du côté d'Ar et touche à la frontière de Moab.

16 De là ils allèrent à Beer. C'est ce Beer, où l'Éternel dit à Moïse: Rassemble le peuple, et je leur donnerai de l'eau.

17 Alors Israël chanta ce cantique: Monte, puits! Chantez en son honneur!

18 Puits, que des princes ont creusé, Que les grands du peuple ont creusé, Avec le sceptre, avec leurs bâtons!

19 Du désert ils allèrent à Matthana; de Matthana, à Nahaliel; de Nahaliel, à Bamoth;

20 de Bamoth, à la vallée qui est dans le territoire de Moab, au sommet du Pisga, en regard du désert.

21 Israël envoya des messagers à Sihon, roi des Amoréens, pour lui dire:

22 Laisse-moi passer par ton pays; nous n'entrerons ni dans les champs, ni dans les vignes, et nous ne boirons pas l'eau des puits; nous suivrons la route royale, jusqu'à ce que nous ayons franchi ton territoire.

23 Sihon n'accorda point à Israël le passage sur son territoire; il rassembla tout son peuple, et sortit à la rencontre d'Israël, dans le désert; il vint à Jahats, et combattit Israël.

24 Israël le frappa du tranchant de l'épée et s'empara de son pays depuis l'Arnon jusqu'au Jabbok, jusqu'à la frontière des enfants d'Ammon; car la frontière des enfants d'Ammon était fortifiée.

25 Israël prit toutes les villes, et s'établit dans toutes les villes des Amoréens, à Hesbon et dans toutes les villes de son ressort.

26 Car Hesbon était la ville de Sihon, roi des Amoréens; il avait fait la guerre au précédent roi de Moab, et lui avait enlevé tout son pays jusqu'à l'Arnon.

27 C'est pourquoi les poètes disent: Venez à Hesbon! Que la ville de Sihon soit rebâtie et fortifiée!

28 Car il est sorti un feu de Hesbon, Une flamme de la ville de Sihon; Elle a dévoré Ar Moab, Les habitants des hauteurs de l'Arnon.

29 Malheur à toi, Moab! Tu es perdu, peuple de Kemosch! Il a fait de ses fils des fuyards, Et il a livré ses filles captives A Sihon, roi des Amoréens.

30 Nous avons lancé sur eux nos traits: De Hesbon à Dibon tout est détruit; Nous avons étendu nos ravages jusqu'à Nophach, Jusqu'à Médeba.

31 Israël s'établit dans le pays des Amoréens.

32 Moïse envoya reconnaître Jaezer; et ils prirent les villes de son ressort, et chassèrent les Amoréens qui y étaient.

33 Ils changèrent ensuite de direction, et montèrent par le chemin de Basan. Og, roi de Basan, sortit à leur rencontre, avec tout son peuple, pour les combattre à Édréi.

34 L'Éternel dit à Moïse: Ne le crains point; car je le livre entre tes mains, lui et tout son peuple, et son pays; tu le traiteras comme tu as traité Sihon, roi des Amoréens, qui habitait à Hesbon.

35 Et ils le battirent, lui et ses fils, et tout son peuple, sans en laisser échapper un seul, et ils s'emparèrent de son pays.

22 Les enfants d'Israël partirent, et ils campèrent dans les plaines de Moab, au delà du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho.

Balak, fils de Tsippor, vit tout ce qu'Israël avait fait aux Amoréens.

Et Moab fut très effrayé en face d'un peuple aussi nombreux, il fut saisi de terreur en face des enfants d'Israël.

Moab dit aux anciens de Madian: Cette multitude va dévorer tout ce qui nous entoure, comme le boeuf broute la verdure des champs. Balak, fils de Tsippor, était alors roi de Moab.

Il envoya des messagers auprès de Balaam, fils de Beor, à Pethor sur le fleuve, dans le pays des fils de son peuple, afin de l'appeler et de lui dire: Voici, un peuple est sorti d'Égypte, il couvre la surface de la terre, et il habite vis-à-vis de moi.

Viens, je te prie, maudis-moi ce peuple, car il est plus puissant que moi; peut-être ainsi pourrai-je le battre et le chasserai-je du pays, car je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit.

Les anciens de Moab et les anciens de Madian partirent, ayant avec eux des présents pour le devin. Ils arrivèrent auprès de Balaam, et lui rapportèrent les paroles de Balak.

Balaam leur dit: Passez ici la nuit, et je vous donnerai réponse, d'après ce que l'Éternel me dira. Et les chefs de Moab restèrent chez Balaam.

Dieu vint à Balaam, et dit: Qui sont ces hommes que tu as chez toi?

10 Balaam répondit à Dieu: Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, les a envoyés pour me dire:

11 Voici, un peuple est sorti d'Égypte, et il couvre la surface de la terre; viens donc, maudis-le; peut-être ainsi pourrai-je le combattre, et le chasserai-je.

12 Dieu dit à Balaam: Tu n'iras point avec eux; tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni.

13 Balaam se leva le matin, et il dit aux chefs de Balak: Allez dans votre pays, car l'Éternel refuse de me laisser aller avec vous.

14 Et les princes de Moab se levèrent, retournèrent auprès de Balak, et dirent: Balaam a refusé de venir avec nous.

15 Balak envoya de nouveau des chefs en plus grand nombre et plus considérés que les précédents.

16 Ils arrivèrent auprès de Balaam, et lui dirent: Ainsi parle Balak, fils de Tsippor: Que l'on ne t'empêche donc pas de venir vers moi;

17 car je te rendrai beaucoup d'honneurs, et je ferai tout ce que tu me diras; viens, je te prie, maudis-moi ce peuple.

18 Balaam répondit et dit aux serviteurs de Balak: Quand Balak me donnerait sa maison pleine d'argent et d'or, je ne pourrais faire aucune chose, ni petite ni grande, contre l'ordre de l'Éternel, mon Dieu.

19 Maintenant, je vous prie, restez ici cette nuit, et je saurai ce que l'Éternel me dira encore.

20 Dieu vint à Balaam pendant la nuit, et lui dit: Puisque ces hommes sont venus pour t'appeler, lève-toi, va avec eux; mais tu feras ce que je te dirai.

21 Balaam se leva le matin, sella son ânesse, et partit avec les chefs de Moab.

22 La colère de Dieu s'enflamma, parce qu'il était parti; et l'ange de l'Éternel se plaça sur le chemin, pour lui résister. Balaam était monté sur son ânesse, et ses deux serviteurs étaient avec lui.

23 L'ânesse vit l'ange de l'Éternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue dans la main; elle se détourna du chemin et alla dans les champs. Balaam frappa l'ânesse pour la ramener dans le chemin.

24 L'ange de l'Éternel se plaça dans un sentier entre les vignes; il y avait un mur de chaque côté.

25 L'ânesse vit l'ange de l'Éternel; elle se serra contre le mur, et pressa le pied de Balaam contre le mur. Balaam la frappa de nouveau.

26 L'ange de l'Éternel passa plus loin, et se plaça dans un lieu où il n'y avait point d'espace pour se détourner à droite ou à gauche.

27 L'ânesse vit l'ange de l'Éternel, et elle s'abattit sous Balaam. La colère de Balaam s'enflamma, et il frappa l'ânesse avec un bâton.

28 L'Éternel ouvrit la bouche de l'ânesse, et elle dit à Balaam: Que t'ai je fait, pour que tu m'aies frappée déjà trois fois?

29 Balaam répondit à l'ânesse: C'est parce que tu t'es moquée de moi; si j'avais une épée dans la main, je te tuerais à l'instant.

30 L'ânesse dit à Balaam: Ne suis-je pas ton ânesse, que tu as de tout temps montée jusqu'à ce jour? Ai-je l'habitude de te faire ainsi? Et il répondit: Non.

31 L'Éternel ouvrit les yeux de Balaam, et Balaam vit l'ange de l'Éternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue dans la main; et il s'inclina, et se prosterna sur son visage.

32 L'ange de l'Éternel lui dit: Pourquoi as-tu frappé ton ânesse déjà trois fois? Voici, je suis sorti pour te résister, car c'est un chemin de perdition qui est devant moi.

33 L'ânesse m'a vu, et elle s'est détournée devant moi déjà trois fois; si elle ne fût pas détournée de moi, je t'aurais même tué, et je lui aurais laissé la vie.

34 Balaam dit à l'ange de l'Éternel: J'ai péché, car je ne savais pas que tu te fusses placé au-devant de moi sur le chemin; et maintenant, si tu me désapprouves, je m'en retournerai.

35 L'ange de l'Éternel dit à Balaam: Va avec ces hommes; mais tu ne feras que répéter les paroles que je te dirai. Et Balaam alla avec les chefs de Balak.

36 Balak apprit que Balaam arrivait, et il sortit à sa rencontre jusqu'à la ville de Moab qui est sur la limite de l'Arnon, à l'extrême frontière.

37 Balak dit à Balaam: N'ai-je pas envoyé auprès de toi pour t'appeler? Pourquoi n'es-tu pas venu vers moi? Ne puis-je donc pas te traiter avec honneur?

38 Balaam dit à Balak: Voici, je suis venu vers toi; maintenant, me sera-t-il permis de dire quoi que ce soit? Je dirai les paroles que Dieu mettra dans ma bouche.

39 Balaam alla avec Balak, et ils arrivèrent à Kirjath Hutsoth.

40 Balak sacrifia des boeufs et des brebis, et il en envoya à Balaam et aux chefs qui étaient avec lui.

41 Le matin, Balak prit Balaam, et le fit monter à Bamoth Baal, d'où Balaam vit une partie du peuple.

La victoire sur le roi d’Arad

21 Le roi cananéen d’Arad qui habitait le Néguev apprit que les Israélites arrivaient par la route d’Atarim. Il les attaqua et fit des prisonniers parmi eux[a]. Alors les Israélites firent un vœu à l’Eternel en disant : Si tu livres ce peuple entre nos mains, nous vouerons leurs villes à l’Eternel en les détruisant.

L’Eternel exauça les Israélites et leur donna la victoire sur les Cananéens. Ils les lui vouèrent en détruisant leurs villes avec leurs habitants, et l’on donna à ce lieu le nom de Horma (Destruction).

Le serpent de bronze

Les Israélites quittèrent la montagne de Hor par la route de la mer des Roseaux pour contourner le pays d’Edom[b]. En cours de route, le peuple se découragea. Ils se mirent à parler contre Dieu et contre Moïse en disant : Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Egypte pour nous faire mourir dans le désert ? Car il n’y a ni pain ni eau, et nous sommes dégoûtés de cette nourriture de misère[c] !

Alors l’Eternel envoya contre le peuple des serpents venimeux[d] qui les mordirent, et il mourut beaucoup de gens d’Israël. Le peuple vint trouver Moïse en disant : Nous avons péché lorsque nous avons parlé contre l’Eternel et contre toi. Maintenant, veuille implorer l’Eternel pour qu’il nous débarrasse de ces serpents !

Moïse pria donc pour le peuple.

L’Eternel lui répondit : Fais-toi un serpent en métal et fixe-le en haut d’une perche. Celui qui aura été mordu et qui fixera son regard sur ce serpent aura la vie sauve.

Moïse façonna un serpent de bronze[e] et le fixa au haut d’une perche. Dès lors, si quelqu’un était mordu par un serpent, et qu’il levait les yeux vers le serpent de bronze, il avait la vie sauve.

Jusqu’aux frontières du pays promis

10 Après cela, les Israélites levèrent le camp et s’établirent à Oboth[f]. 11 De là, ils partirent vers Iyé-Abarim dans le désert situé en face de Moab, à l’est. 12 Ensuite, ils transportèrent leur camp dans la vallée de Zéred, 13 puis de l’autre côté de l’Arnon, le torrent qui passe par le désert après être descendu du territoire des Amoréens et qui marque la frontière entre Moab et le pays des Amoréens. 14 C’est pourquoi il est précisé dans le livre des Guerres de l’Eternel[g] : Waheb en Soupha, avec ses vallées, et l’Arnon, 15 avec ses gorges qui descendent vers la ville d’Ar et touche au territoire de Moab.

16 De là, ils gagnèrent Beer. C’est à propos de ce puits que l’Eternel dit à Moïse : Assemble le peuple, et je leur donnerai de l’eau.

17 Alors Israël entonna le chant suivant :

Monte, ô puits ! |Lancez des acclamations !
18 Voici le puits |qui fut creusé par des princes,
celui que les grands du peuple |ont foré avec leur sceptre[h], |avec leurs cannes.

De Beer, ils se rendirent successivement à Mattana, 19 à Nahaliel, à Bamoth, 20 puis au plateau qui s’étend dans la campagne de Moab vers le sommet du Pisga d’où l’on domine le désert.

La victoire sur Sihôn et les Amoréens

21 Les Israélites envoyèrent des émissaires à Sihôn, roi des Amoréens, pour lui demander 22 la permission de traverser son pays.

– Nous n’entrerons ni dans vos champs ni dans vos vignes, lui dirent-ils, et nous ne boirons pas l’eau des puits, nous suivrons la route royale jusqu’à ce que nous ayons traversé ton territoire.

23 Mais Sihôn leur refusa l’autorisation de traverser son territoire. Il mobilisa toutes ses troupes et marcha contre Israël dans le désert, il arriva à Yahats et lui livra bataille. 24 Mais Israël le battit et prit possession de son pays depuis l’Arnon jusqu’au Yabboq et jusqu’au territoire des Ammonites dont la frontière était fortifiée. 25 Israël s’empara de toutes ces villes et occupa toutes les villes des Amoréens, y compris la cité de Heshbôn et les localités qui en dépendaient. 26 Heshbôn était la capitale où résidait Sihôn, le roi des Amoréens, depuis qu’il avait combattu le précédent roi de Moab et s’était emparé de tout le pays jusqu’à l’Arnon. 27 C’est pourquoi les poètes chantent :

Venez à Heshbôn !
Que la ville de Sihôn |soit rebâtie et consolidée !
28 Car de Heshbôn est sorti un feu.
De la cité de Sihôn, |la flamme a jailli[i],
elle a consumé |Ar au pays de Moab,
avec ceux qui règnent |sur les hauteurs de l’Arnon.
29 Malheur à toi, ô Moab !
Oui, tu es perdu, |peuple de Kemosh[j] !
Tes fils sont en fuite,
et tes filles sont captives
du roi des Amoréens,
oui, du roi Sihôn.
30 Mais nous les avons |criblés de nos flèches,
de Heshbôn jusqu’à Dibôn |voilà que tout est détruit !
Nous avons tout dévasté |jusques à Nophah,
et jusques à Médeba.

31 Israël s’établit dans le pays des Amoréens. 32 Moïse envoya des gens en reconnaissance dans la région de Yaezer[k] ; ils s’emparèrent des villes qui en dépendaient[l] et chassèrent les Amoréens qui s’y trouvaient.

La victoire sur Og, roi du Basan

33 Puis ils changèrent de direction et se dirigèrent du côté du Basan[m]. Og, roi du Basan, marcha contre eux avec toutes ses troupes et leur livra bataille à Edréi. 34 Alors l’Eternel dit à Moïse : Ne le crains pas, car je le livre en ton pouvoir, lui, toute son armée et son pays ; tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amoréens, qui régnait à Heshbôn.

35 Les Israélites le battirent, lui et ses fils et toute son armée, sans lui laisser aucun survivant, et ils prirent possession de son pays[n].

Péché d’Israël dans les steppes de Moab

Balaam et Balaq

Balaq, roi de Moab, fait appel à Balaam

22 Les Israélites repartirent et campèrent dans les steppes de Moab à l’est du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho[o]. Balaq, fils de Tsippor, avait appris tout ce qu’Israël avait fait aux Amoréens. Alors les gens de Moab furent pris de panique en face d’un peuple si nombreux, ils furent épouvantés devant les Israélites. Ils eurent une entrevue avec les responsables des Madianites et leur dirent : Cette multitude va venir ravager tout le pays d’alentour comme des bœufs qui broutent l’herbe des champs.

A cette époque-là, Balaq, fils de Tsippor, régnait sur Moab. Il envoya des messagers à Balaam[p], fils de Béor, qui vivait à Petor sur l’Euphrate, son pays d’origine, pour le faire venir, en lui disant : Voici qu’un peuple est sorti d’Egypte ! Il envahit toute la région et il s’est installé vis-à-vis de mon pays. Maintenant, viens, je te prie ! Maudis-moi ce peuple, car il est plus fort que moi. Peut-être parviendrai-je alors à le battre et à le chasser du pays, car je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit.

Les responsables de Moab et ceux de Madian partirent en emportant des présents pour payer le devin. Ils arrivèrent chez Balaam et lui transmirent le message de Balaq. Balaam leur répondit : Restez ici cette nuit, et demain je vous donnerai ma réponse, selon ce que l’Eternel me dira.

Les chefs moabites logèrent donc chez Balaam.

Dieu vint trouver Balaam et lui demanda : Qui sont ces gens qui logent chez toi ?

10 Balaam lui répondit : Ce sont les envoyés de Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab, qui m’a fait dire : 11 « Le peuple qui est sorti d’Egypte envahit maintenant le pays ! Viens donc le maudire pour moi ; peut-être arriverai-je alors à le combattre et à le chasser ! »

12 Mais Dieu dit à Balaam : Ne va pas avec eux. Tu ne maudiras pas ce peuple, car il est béni.

13 Le lendemain, Balaam alla déclarer aux chefs envoyés par Balaq : Retournez dans votre pays, car l’Eternel ne me permet pas de partir avec vous.

14 Les chefs de Moab se levèrent et retournèrent auprès de Balaq pour lui dire : Balaam a refusé de venir avec nous.

15 Balaq revint à la charge et envoya une nouvelle délégation composée de princes plus nombreux et plus importants que la première fois. 16 Ils arrivèrent chez Balaam et lui dirent : Ainsi parle Balaq, fils de Tsippor : « De grâce, ne refuse pas de me venir en aide. 17 Je te comblerai d’honneurs et je ferai tout ce que tu me demanderas. Mais viens donc, maudis-moi ce peuple ! »

18 Balaam répondit aux serviteurs de Balaq : Même si Balaq me donnait son palais rempli d’argent et d’or, je ne pourrais pas transgresser l’ordre de l’Eternel, mon Dieu, même pour une petite chose. 19 Pourtant, restez ici cette nuit, vous aussi, pour que je puisse savoir ce que l’Eternel a encore à me dire.

20 Pendant la nuit, Dieu vint vers Balaam et lui dit : Si c’est pour t’inviter à les accompagner que ces hommes sont venus, vas-y, pars avec eux. Mais tu ne pourras faire que ce que je te dirai.

21 Le lendemain, Balaam alla seller son ânesse et partit avec les princes de Moab.

L’intervention de l’ange de l’Eternel

22 Dieu se mit en colère parce qu’il avait entrepris ce déplacement, et l’ange de l’Eternel se posta en travers du chemin pour lui barrer le passage. Or, Balaam montait son ânesse et était accompagné de deux serviteurs. 23 Alors, l’ânesse vit l’ange de l’Eternel posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Elle se détourna du chemin et prit à travers champs. Balaam se mit à la frapper pour la ramener sur le chemin. 24 Alors l’ange de l’Eternel se plaça dans un chemin creux passant dans les vignes entre deux murets. 25 L’ânesse vit l’ange de l’Eternel et elle rasa le mur, de sorte qu’elle serra le pied de Balaam contre le mur. Celui-ci recommença à la battre. 26 L’ange de l’Eternel les dépassa encore une fois et vint se poster dans un passage étroit où l’on ne pouvait l’éviter ni à droite ni à gauche. 27 L’ânesse vit l’ange de l’Eternel et elle s’affaissa sous son maître. Balaam se mit en colère et lui administra une volée de coups de bâton. 28 Alors l’Eternel fit parler l’ânesse, qui dit à Balaam : Que t’ai-je fait pour que tu me battes ainsi par trois fois ?

29 Balaam lui répondit : C’est parce que tu te moques de moi. Ah ! si j’avais une épée sous la main, je t’abattrais sur-le-champ !

30 L’ânesse reprit : Ne suis-je pas ton ânesse qui te sert de monture depuis toujours ? Est-ce que j’ai l’habitude d’agir ainsi avec toi ?

Et il répondit : Non !

31 Alors l’Eternel ouvrit les yeux de Balaam, qui vit l’ange de l’Eternel posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Balaam s’agenouilla et se prosterna la face contre terre. 32 L’ange de l’Eternel lui dit : Pourquoi as-tu frappé par trois fois ton ânesse ? C’est moi qui suis venu pour te barrer le passage, car ce voyage a été entrepris à la légère[q]. 33 L’ânesse m’a vu et s’est détournée à trois reprises devant moi. Si elle ne s’était pas détournée, je t’aurais déjà abattu, tandis qu’elle, je l’aurais laissée en vie.

34 Balaam dit à l’ange de l’Eternel : J’ai tort, car je ne savais pas que tu te tenais devant moi sur le chemin. Et maintenant, si ce voyage te déplaît, je m’en retournerai.

35 L’ange de l’Eternel lui dit : Va avec ces hommes, mais tu répéteras seulement les paroles que je te dicterai.

Balaam poursuivit donc la route avec les princes envoyés par Balaq.

Balaam rencontre Balaq

36 Lorsque Balaq apprit que Balaam arrivait, il alla à sa rencontre à Ir-Moab située à la limite de son territoire sur la frontière formée par l’Arnon. 37 Il lui demanda : N’avais-je pas déjà envoyé une première délégation vers toi pour te faire venir ? Pourquoi n’es-tu pas venu tout de suite chez moi ? As-tu pensé que je ne serais pas capable de te traiter avec honneur ?

38 Balaam répondit à Balaq : Tu le vois, je suis venu vers toi. Maintenant, crois-tu que je pourrai dire quoi que ce soit de moi-même ? Non, je ne pourrai prononcer que les paroles que Dieu lui-même mettra dans ma bouche.

39 Balaam accompagna Balaq, et ils se rendirent à Qiryath-Houtsoth. 40 Balaq offrit des bœufs et des moutons en sacrifice et il envoya des parts à Balaam et aux chefs qui étaient venus avec lui.

41 Le lendemain matin, Balaq vint chercher Balaam et le fit monter aux hauts lieux de Baal[r] d’où l’on avait vue sur les dernières lignes du camp d’Israël.

Footnotes

  1. 21.1 Arad était une ville du sud du pays de Canaan (voir Jg 1.16 ; Jos 12.14) à 25 kilomètres environ au sud d’Hébron. C’est la première victoire depuis les défaites infligées par les Amalécites et les Cananéens, que rappelle le nom de Horma donné à ce lieu (v. 3 ; voir 14.41-45).
  2. 21.4 Voir Dt 2.1. Roseaux : route pénible à travers un désert aride, décrite en Dt 8.15 (voir Ps 107.4-7), pour contourner Edom par l’ouest.
  3. 21.5 Pour les v. 5-6, allusion en 1 Co 10.9.
  4. 21.6 En hébreu : serpents brûlants, à la morsure cuisante, causant une douleur semblable à celle d’une brûlure. Paul fait allusion à cet épisode en 1 Co 10.9.
  5. 21.9 Voir 2 R 18.4 ; Jn 3.14.
  6. 21.10 A l’ouest de la Araba (entre le sud de la mer Morte et le golfe d’Aqaba). Israël a dû contourner Edom par le sud (voir Nb 33.40-44).
  7. 21.14 Livre mentionné seulement ici. Peut-être un recueil de poèmes relatant les guerres dans lesquelles l’Eternel a soutenu son peuple.
  8. 21.18 C’est-à-dire ont présidé au forage, mais peut-être est-ce aussi une allusion au fait qu’il a suffi de creuser à une faible profondeur avec un bâton pour trouver de l’eau (comme c’est le cas à l’est du Jourdain).
  9. 21.28 Le roi des Amoréens est parti de Heshbôn pour faire la conquête des territoires de Moab jusqu’à l’Arnon.
  10. 21.29 Divinité principale des Moabites. Ses fils et ses filles sont les membres de son peuple qu’il n’a pas su défendre contre Sihôn.
  11. 21.32 A 25 kilomètres à l’est du Jourdain, du côté du Basan.
  12. 21.32 L’ancienne version grecque a : ils s’en emparèrent ainsi que des villes qui en dépendent.
  13. 21.33 Région au nord-est du lac de Galilée.
  14. 21.35 Après cette victoire, Israël contrôlait tout l’est du Jourdain depuis Moab jusqu’aux hauteurs du Basan dans les environs de l’Hermon. La victoire sur Sihôn et Og fut souvent célébrée (Ps 135.10-11 ; 136.19-20).
  15. 22.1 Suite de 21.20. Les Israélites redescendent depuis Edréi en Basan en direction de la mer Morte à l’est de laquelle se trouve le royaume de Moab. Le roi de Moab ne connaît pas les intentions des Israélites et, pris de panique, fait appel à Balaam. Le livre de Josué reprendra le récit de la conquête de Canaan à ce point.
  16. 22.5 Voir 2 P 2.15-16 ; Jd 11.
  17. 22.32 Texte hébreu obscur, traduction incertaine.
  18. 22.41 Autre traduction : Bamot-Baal. Baal, terme qui signifie : seigneur, désignation du dieu de l’orage la plus répandue chez les Sémites de Syrie et de Canaan à partir du IIIe millénaire av. J.-C. Les textes le présentent comme un dieu de la nature. Son culte s’accompagnait de pratiques dévoyées.